Le Maghreb Arabe Amazigh, vous dites ?

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1. Lors de la bataille pour la libération de Tripoli et la chute du quartier forteresse d’El Azizia, retransmise en directe par Al Jazira, durant un moment, le jeune correspondant qui en faisait le reportage, avait disparu, laissant le caméraman tout seul, l’objectif braqué sur une pelouse bien dégagée de la cohue des révolutionnaires qui traversaient le champ de l’écran, brandissant leurs armes en signe de victoire et parfois leur butin de guerre, pris dans les appartements privés de Kadhafi. Après quelques minutes d’attente, l’on a vu débarquer, d’une voiture blanche, un personnage, chef de guerre, entouré de gardes de corps barbus, comme leur chef, pour faire une déclaration, dans laquelle on avait compris, avec l’aide du bandeau de bas d’écran, qu’il s’agissait du Chef Militaire dont les hommes viennent de libérer la capitale libyenne. Al jazera devait l’interviewer une seconde fois dans la soirée et lui permettre de parler en termes de pouvoir, de l’avenir politique de la Libye, au moment même où le Président du Conseil de transition, menaçait,en direct de Benghazi de démissionner, au cas où certains continueraient à se comporter en vainqueurs revanchards et haineux. Tard, dans la soirée, on avait eu droit à une déclaration concernant l’évaluation de la situation sur le terrain, donnée cette fois-ci, par un militaire, haut gradé de l’Armée libyenne et qui parlait en terme beaucoup plus responsables et rassurants .

Par la suite, le soutien déclaré, du Qatar, aux islamistes afghans, s’est vu confirmé par la position de l’Emir lui-même qui devait déclarer à Paris que c’est grâce aux jeunes combattants, que Kadhafi a été chassé du pouvoir. Pour dire, en fait, que ses protégés islamistes devraient être associés à l’élaboration du projet à venir de la Libye nouvelle.

2. L’on pourra observer, par ailleurs que du fait de la résistance, presque programmée par l’OTAN, des phalanges khadafiennes, les barbus afghans n’ont pas eu l’occasion de continuer à pavaner et se sont contentés de rendre compte des difficultés objectives qu’ils étaient entrain de rencontrer, après avoir échoué à convaincre les notables de Syrte et de Béni Walid de livrer leurs villes sans effusion de sang.

3. Cela fait des semaines, que les choses tout en étant terminées, trainent en longueur parce que la bête immonde ne veut pas se laisser achever, ou bien qu’on ne veuille pas l’achever, avant les trois mois que s’est données l’OTAN, pour pouvoir mieux voir venir les choses et co-signer, en bonne et due forme, une victoire depuis longtemps annoncée. Ce qui expliquerait, également, en partie, le renvoie à plus tard de la formation du Gouvernement Provisoire. Mais, les images retransmises par Al Jazira, couvrant la réunion du Conseil à ce sujet n’ont pas manqué de montrer la présence en bonne place, de Abdelhakim Belhaj, assis sur le même divan, que Mustapha Abdejelil. Un Monsieur à propos duquel on devrait distinguer le sens de la piété, de celui de l’adhésion à une quelconque idéologie islamiste rétrograde.

4. Mais voilà qu’il y a deux jours, la Chaine Al Jazera Mubasher a consacré plusieurs heures d’interviews à des personnalités jeunes et moins jeunes, participant au Premier Congrès des Amazighs Libyens, de Jbal Nafoussa mais également des régions de l’Est libyen et qui ont tous parlé de l’avenir de leur pays en termes d’horizon nécessairement maghrébin. S’identifiant,  eux -mêmes comme   appartenant à la culture d’Origine commune des peuples du Maghreb. A la stupeur du journaliste d’Al Jazira qui n’a cessé de répéter que ce Congrès était remarquable par le très grand nombre de participants et par la haute tenue des propos qui y ont été tenus.

5. Serait-ce que les changements auxquels aspirent nos frères libyens, dont le nom de leur pays résonne de l’appellation première des habitants de la Tunisie, bien avant que celle-ci n’accède à celle d’Africa, tendraient à nous préserver de la solution qui semble avoir été programmée, depuis l’époque républicaine  par les services américains de prospective et qui consistait à nous livrer à la dictature des plus ignorants parmi nous.

6. Peut-être que la visite de Si El Béji Caid Essebsi aux USA, au cours de laquelle notre Premier Ministre s’entretiendra, également de Libye, avec Le Président Obama, augure d’un changement qui tendrait à faire oublier la visite, à Washington, de deux responsables d’Ennahdha dont les contactes s’étaient limités à des personnalités de droite. Visite, diplomatiquement peu élégante à l’égard de l’Etat Tunisien Moderne, auquel un certain Président démocrate, J.F. Kennedy avait consacré une recherche universitaire de haut niveau. Se pourrait-il  que l’on commencerait à penser que le renforcement de l’immunité des peuples du Maghreb contre le péril islamiste,   pourrait passer par le réveil  salutaire de la composante Amazigh. Bien au-delà des attitudes réactionnelles « pré-politiques » de certains berbérophones qui n’arrivent pas à comprendre, l’importance stratégique du fait de rappeler que la grande majorité de nos peuples est constituée de berbères arabisés dont le caractère culturel de leur « arabité » fait d’eux des Arabes de Culture et non de « Solidarité raciale » dont est entachée l’idéologie arabiste, et islamiste par extension. En plus du fait qu’à la différence des Kurdes qui revendiquent un territoire propre , aujourd’hui partagé entre quatre états différents, les Imazighen que nous sommes tous, pourraient cimenter sur des bases historiques, culturels politiquement avancés, la construction d’un Maghreb Futur. Ce qui permettra de justifier (à mes yeux de Bourguibien) le projet dans lequel Bourguiba, (dont le Grand père a émigré de Mosrata à Monastir ), en déclarant qu’il était un « Jughurta qui a réussi » avait placé la signification de son œuvre historique dans la perspective de l’idéal d’indépendance dont ont révé les Imazighen, tout au long de l’Histoire, .

7. Serait-ce que l’Amérique d’Obama n’est pas aussi identique, qu’on veuille nous faire croire à celle que l’on présente, comme définitivement soumise aux projets de domination toujours les mêmes, quel que soit le pouvoir en place à la Maison Blanche. Un signe qui pourrait donner sens à cet inclusion récente par Al Jazera , du Drapeau de la Saoudie, parmi ceux des pays du Printemps arabe. L’Emir du Qatar serait-il plus ambitieux qu’on ne le croit ?

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